MORALIA
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reflections on lives - damaged or not.
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RURAL RWANDA – Interviews 2007-2011 (redacted & edited)Je me suis née en 1947 à […]. Je me suis mariée en 1970, j’ai 5 enfants. Je suis veuve. En 1960, nous sommes venus ici à […] lorsqu’il y avait une opération de faire habiter les Tutsi ici alors qu’il y avait seulement des forêts. C’était un moyen de nous tuer tous ensemble. En 1973, nous nous sommes réfugiés au Burundi quand nous avons entendu que la guerre avait commencé à l’Université Nationale du Rwanda (Butare). Alors mon mari a décidé de se réfugier avant que les Hutu ne viennent nous tuer et brûler nos maisons. En 1980, nous avions une très bonne situation économique parce qu’on avait cherché de l’argent et on avait acheté des vaches. On cultivait dans les champs de l’Etat.
Au moment de la fondation du foyer on avait une situation économique moyenne, nous étions tous cultivateurs. En 1972, le jour de Noël, il est venu dans notre quartier (ici à […]) un véhicule à bord duquel, il y avait des militaires qui avaient une liste des jeunes garçons de notre quartier. Ils leur ont dit de monter dans le véhicule et aucun de ces garçons n’est revenu. Ils sont morts. En 1973, c’était grave parce qu’il y avait encore l’opération de tuer les Tutsi et de brûler leurs maisons, on s’est réfugié au Burundi, S’il n’y a pas de sécurité, c’est qu’il y a la guerre et pendant la guerre les gens meurent et les autres deviennent des réfugiés, alors on ne peut pas avoir un bon avenir dès qu’il n’y a pas de sécurité dans le pays. Nous sommes allés au Burundi et il y avait alors un changement de la situation économique. Il y avait une grande distinction entre les gens, c’est à dire que les Tutsi n’avaient pas de parole auprès des représentants. Etre représenté c’est avoir les autorités qui cherchent le développement et la bonne vie des paysans par exemple, les gens qui avaient les maisons en pailles, on leur construit les maisons en tôles, autre chose on nous a donné les moustiquaires pour lutter contre la piqure de l’anophèle, les bonnes autorités résolvent les conflits entre les gens sans inégalités. Celui qui est bien représenté n’a pas peur, car il sait qu’à n’importe quel moment les autorités sont là pour résoudre ses problèmes. Actuellement je suis bien représenté nous avons les autorités locales que nous avons votées, seulement nous qui sommes plus âgés nous souhaitons avoir l’aide provenant de l’état, on m’a mis sur la liste j’attends. Actuellement [2011] la population est bien représentée parce que ces représentants sont toujours au courant des problèmes de la population et les résolvent. On est bien représenté sous le pouvoir du président Kagame. En 1990, les Hutu ont menacé les Tutsi qui étaient au Rwanda. En 1992, on avait l’inquiétude parce qu’on disait que les Rwandais étaient pour le parti politique UPRONA qui a tué le président Ndadaye, alors on n’a pas travaillé comme il faut. Parmi les gens qui ont menacé les réfugiés il y avait des autorités. En 1993, pas de sécurité après la mort du président Ndadaye. En 1994, tous les gens de la famille qu’on avait laissée au Rwanda ont été tués pendant le génocide. On est retourné au Rwanda et nous nous sommes installés ici à […].Depuis l’année 2000 je n’ai jamais quitté ici. On a commencé les activités agricoles dans les champs qu’on avait laissés en 1973. Comme on habitait tout près de la frontière, on a pu amener toutes les vaches ainsi que les autres affaires qu’on avait. En arrivant au Rwanda en 1994 nous avions 8 vaches. En 2000, j’étais encore avec mon mari, même s’il y a eu la sécheresse mon mari vendait une vache et achetait les aliments, ici, nous n’avions pas de grands problèmes comme les voisins. Il y a eu la sécheresse, nous n’avions pas récolté les haricots et le sorgho car ils ont séchés à cause du soleil nous avons vendu au total 7 petites vaches pour trouver de l’aliment. Nous n’avons pas eu aucune aide comme les autres parents à qui on donnait le minerval et le matériel scolaire. J’avais confiance aux Tutsi mais pas totalement, il y a les gens parmi eux qui avaient de la jalousie contre nous. Avant, nous avions peur des Hutu, avant on se cachait même pour éviter qu’on se croise sur la route. Je pensais que je ne pourrais jamais avoir confiance envers les Hutu, puisqu’ils nous ont tués depuis longtemps. Actuellement [2011], je n’ai plus peur des hutu, il y a ceux qui cultivent dans mon champ et je leur donne de l’argent. [Mais], je n’ai pas confiance envers tout le monde. C'est-à-dire que je n’ai pas confiance envers les Hutu qui nous ont menacé depuis longtemps, pour les Tutsi, il y en a à qui j’ai confiance. 2001, il y a eu la pluie, mais nous avions déjà vendu nos vaches nous avons commencé à chuter dans l’élevage, mais en 2003, notre fils a commencé à nous donner un peu d’argent. J’avais un garçon qui était démobilisé de l’armée, il faisait le commerce de la bière non autorisée qui s’appelle « KANYANGA » en 2004, il a été tué par le soldat. Nous n’avons même pas trouvé son corps pour l’enterrer. Après son père aussi est mort en 2006, à cause de la maladie, il venait de passer toute une année étant malade du ballonnement du ventre, nous avons commencé ici à […], on nous a donné le transfert d’aller à […] nous y avons passé 2 mois, nous avons retourné ici, après 2 semaines, il était tombé malade encore une fois, nous avons demandé au Centre de Santé de […]de nous transférer à […], là-bas nous y avons passé 2 mois aussi et il est mort. J’ai dépensé beaucoup pour le faire soigner mais malheureusement il est mort. Lui il était l’agriculteur et éleveur, à cause de sa maladie nous avons vendu les 3 vaches que nous avions ici, nous restons avec une seule vache que j’ai acheté cette année, il y a 2 mois, car la première était vieille j’ai voulu la remplacer par une vache de la race améliorée. Les autorités ont commencé d’interdire d’amener les vaches au pâturage, c’est la cause principale de vendre toutes les vaches. Les 3 vaches que nous avons vendues avant, nous les avions ramené ici au Rwanda en provenance du Burundi car nous étions réfugiés là-bas, nous sommes venus ici au Rwanda en 1994 en Août. Avec ces vaches nous avions gagné beaucoup car nous avions le lait à boire et à vendre, nous vendions 2 litres par jour pendant 8 mois, et avant pour trouver le minerval de ma fille quelque fois nous vendions les petits et autre fois on lui avait volé son minerval en arrivant en 5ème année dans l’année 2007 nous avons vendu le petit pour trouver encore son minerval, même pour son commencement en 2001 nous avions vendu le petit. En 2007, ma situation économique était bonne parce que la terre qu’on cultivait était capable de donner une bonne récolte. J’avais aussi une grande plantation de bananiers qui me donnait assez d’argent. Mes enfants aussi me donnent de l’argent chaque mois. Nous avions la sécurité, sauf qu’au mois de novembre 2007, ici, un homme (hutu) a tué un jeune garçon qui était un Tutsi rescapé. Après ce meurtre les autorités sont venues pour les réunions qui disaient aux gens d’être calmes. A partir de cette opération, il y avait des militaires qui venaient tous les jours assurer la sécurité. Avoir la sécurité c’est passer la nuit sans bruits sur la colline, sans guerre, sans voleurs et c’est quand dans la maison, il n’y a pas de malades et quand on trouve à manger. Celui qui a la sécurité est à l’aise car il a la paix, il circule sans problème et il travaille sans problème pour chercher les moyens de nourrir sa famille Depuis l’année 2007, on a commencé à refuser la fraternité de mon mari en disant qu’on ne le connaît pas que je devrais leur remettre l’héritage de mon mari, le procès a commencé au niveau de la Cellule. Je suis dans un procès avec le fils du frère de mon beau-père, hier nous étions parti au tribunal pour entendre le verdict de notre procès qui a lieu le 4/03/2011, mais le juge était absent donc on n’a pas encore pu connaître le verdict, je ne suis pas posée pour le moment. Personnellement ce qui m’empêche de me sentir en sécurité, c’est ce procès qui dure depuis longtemps et aussi j’ai peur car ces gens sont plus riches que moi, ils peuvent donner l’argent pour pouvoir réussir. Je serai posé après connaître le verdict. La confiance c’est accepter les gens et collaborer avec eux. Les gens qui ont confiance entre eux se rendent visites, chacun entre dans la maison de l’autre sans peur ou sans doute qu’il ne va pas être accueilli convenablement, ils s’aiment ils partagent leur biens, ils partagent les aliments par exemple si quelqu’un a une vache qui donne naissance son voisin peut venir le demander du lait car il a confiance à lui. Nous qui sont plus âgés nous aimons avoir la confiance aux gens, mais il arrive que les gens nous déçoivent et comme ça la confiance cesse. Moi j’ai confiance aux gens excepte les gens malhonnêtes qui peuvent me faire du mal. Je n’ai pas confiance aux Tutsi car après la mort de mon mari, ils ont commencé à me rejeter, nous sommes venus ici, ils ont refusé de nous aider comme les autres même si avant nous étions les mêmes, nous avons laissé nos familles ici et pendant le génocide ils ont tous été tués mais au retour ils ont refusé de payer le minerval pour nos enfants, car le FARG n’acceptait pas. J’ai vu que eux aussi peuvent me faire du mal, ils ont commencé à me refuser pour chercher mon champ. Je n’ai pas non plus confiance aux Hutu car avec eux, nous vivons dans un climat de malignité, tu ne peux pas avoir la confiance aux gens qui ont exterminé ta famille. J’espère que peut-être je gagnerai ce procès. Ma situation économique est plus ou moins bonne, mon mari est mort il y a 4 ans, les biens qu’il m’a laissé ont continué à m’aider mais aujourd’hui il y a les membres de sa famille qui ont commencé à réclamer nos champ après sa mort. D’habitude je suis cultivatrice, quelque fois je vends les récoltes pour trouver l’argent à payer le cultivateur car moi-même je n’ai pas beaucoup de force. J’ai un enfant soldat depuis l’année 2003, qui me donne un peu d’argent pour payer le cultivateur, j’ai une autre fille qui m’aidait avant depuis l’an 2008 après avoir terminé le secondaire, elle trouvait quelques emplois temporels, cette année, elle aussi a commencé à étudier, elle ne me donne pas l’argent comme avant car c’est elle-même qui paie son minerval. En 2008, nous avons bien récolté, mon fils à continué à m’aider, et ma fille qui venait de terminer le secondaire eut quelques emplois. Même chose pour l’année passée nous n’avons pas bien récolté à cause du soleil. Je compte aller à la Banque Populaire pour demander un crédit afin d’acheter un moulin. Je souhaite avoir un bon avenir mais pour atteindre cet objectif, il faut qu’il y ait la sécurité totale dans le pays. Je souhaite aussi que je ne sois plus jamais réfugiée. En réalité, j’aurai un bon avenir lorsque tous mes enfants auront terminé les études. Ici chez nous [pour le moment, en 2011] il y a la sécurité, les gens passent la nuit sans guerres dans tout le pays même sur notre colline, il n’y a pas les rumeurs de guerre, la pluie tombe on a l’espoir de récolter dans peu de jours. Dans l’avenir je serai vieille, je ne sais pas comment je serai seulement peut être on va nous aider car nous sommes déjà sur la liste, j’espère qu’on va nous donner de l’aide. Je souhaite que ma vache grandisse et commence à me donner du lait et également que l’Etat donne de l’aide aux personnes plus âgées pour avoir les meilleures conditions de vie dans leur vieillesse. Je souhaite que ma fille termine d’étudier et qu’elle se marie pour que j’obtienne une vache lors de la dot. J’espère que ça sera comme je le souhaite car je ne peux pas souhaiter du mal. Comments are closed.
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